Pascaline BC.
Lors d’une exposition d’artistes, j’ai été attirée par les clichés exposés par une photographe :
Laure Cartel. J’ai été happée en particulier par une photo qu’elle avait prise pendant le
confinement : un bonnet d’enfant accroché à une patère dans le couloir d’une école. Le
cliché est en noir et blanc, pris de profil. Je l’ai trouvé attendrissant. Un simple bonnet… et
pourtant… Cette photo a réveillé en moi de l’émotion. Laure a su mettre dans cette photo
des éléments qui m’ont fait fondre par leur simplicité, leur évidence, leur universalité et à la
fois, elle avait quelque chose d’unique : l’émotion qu’elle dégageait, l’histoire qu’elle racontait,
l’ambiance que j’ai imaginée, les souvenirs qu’elle a fait remonter et l’imagination qu’elle
suscitait !
Face à cette photo, je me suis sentie transportée dans l’école en cette période de
confinement, j’ai ressenti le poids du silence si pesant dans un lieu habituellement bruyant et
ce ressenti de vide, de temps suspendu, de vie entre parenthèses. Mais j’ai aussi entendu
l’école en temps ordinaire, les cris et les rires des enfants pendant la récréation, la sonnerie
qui rappelle la reprise des cours, j’ai senti les odeurs de craies et de couloirs d’école, j’ai
ressenti le réconfort des vêtements chauds ou au contraire la gêne de l’étiquette qui gratte,
la vie qui court dans les couloirs, les amitiés et les rivalités, les fiertés et les déceptions…
Oui : d’un objet du quotidien, elle a réussi à réveiller tout cela avec la photo d’un petit bonnet
d’enfant : c’est fort !
Bravo à l’artiste, à la professionnelle soucieuse d’utiliser cet art pour créer de l’émotion et
relier les gens ! Je ne dirai pas « chapeau bas » mais « bonnet bas » !!!
Une inconnue sensible au talent !